Du bonheur des choses simples

Super journée aujourd’hui. Parfaite même.

Grand soleil dans un ciel bleu azur et températures printanières. Faire un petit footing au stade avec son père et y rencontrer son grand-père. Rentrer et manger un plat de pâtes aux fruits de mer avec en dessert des framboises et myrtilles fraîches. Discuter de tout et de rien, apprendre des histoires insolites. Regarder Top Gun pour la millième fois.

Oui, c’était une journée parfaite.

Je crois qu’il n’y a rien de mieux au monde que la joie que l’on ressent des choses simples et pourtant si importantes. Je me sens tellement bien quand je suis entourée de ma famille. J’aime passer du temps avec elle. Je me régénère à chaque fois. C’est comme une bouffée d’air fraîche.

J’aime énormément de choses et j’aime la poésie qui peut s’en dégager si on y est attentif, par exemple j’aime regarder la mer, écouter de la musique, me balader sur la plage ou même en ville. J’aime les douches chaudes après le sport et les verres d’eau quand j’ai soif. J’aime les draps et vêtement propres avec la bonne odeur de lessive. J’aime rester dans mon lit et regarder par la fenêtre les arbres dehors. J’aime rester sur le canapé sans rien faire avec ma soeur, même si on ne parle pas. J’aime les discussions sans fin que j’ai avec ma mère le matin avant de partir, dans la salle de bain, en la regardant se maquiller. J’aime même être en retard tous les matins « à cause » de ça. J’aime faire les magasins avec elle, même si je n’achète rien. J’aime rester allongée dans son lit avec elle sans rien faire les dimanches. J’aime écouter ma soeur me raconter des histoires avec son impressionnant débit de parole. J’aime qu’elle me demande mon avis pour tout et qu’elle y accorde autant d’importance. J’aime qu’elle se moque de moi lorsque je suis ridicule et qu’on sache ce que l’autre pense sans se parler. J’aime les repas chez mes grands-parents où tout le monde parle en même temps et beaucoup trop fort. J’aime l’enthousiasme de mon grand-père quand il nous montre ses nouveaux gadgets. J’aime lorsque ma grand-mère nous dit de « goûter » un plat alors que nous avons déjà mangé plus que de raison. J’aime ses excentricités. J’aime le caractère fort de mon autre grand-mère. J’aime ses rondeurs si réconfortantes. J’aime les connaissances de mon autre grand-père. J’aime la profonde gentillesse qui émanent d’eux quatre. J’aime que mon père sache tout et j’aime que ma mère soit si douce. J’aime le lien extrêmement fort qui me lie aux membres de ma famille …

Toutes ces petites choses qui n’ont rien d’extraordinaire a priori, sont de véritables trésors. Je chérie ces moments et je les garde avec moi comme dans une petite boîte que je transporterai partout.

Cette journée, sans aucun doute, se rajoute à ma collection.

J.N

De la soif de vérité

« You should know me better than that, can you turn the TV down ? » – The National

Je recherche la vérité, je recherche l’authenticité, je recherche la profondeur dans tout mais il est difficile de la (ou les) trouver souvent.

Le superficiel pourrait être, au même titre que le stress, la maladie du XXIème siècle. Il pourrait même en être la cause d’un certain point de vue. Nous ne sommes pas assez francs avec nous même, nous ne nous connaissons pas réellement. C’est ainsi que nous nous persuadons que nous avons besoin de telle ou telle chose, que nous devons faire telle ou telle activité alors qu’au fond ce n’est pas vrai.

Je recherche la substance de tout et partout. La fadeur ne m’intéresse pas. Je refuse de traiter le monde qui m’entoure superficiellement, je veux donner toute mon attention, être présente à tout moment, ou du moins, le plus souvent possible. Je veux prendre le temps pour toute personne et pour toute chose. Je rejette ce mécanisme de zapping qui fait loi dans notre société.  Ce n’est pas aisé mais c’est l’idéal vers lequel je tends.

Les relations inter-humaines sont certainement celles qui me posent le plus de problème. Atteindre quelqu’un, discuter réellement avec une personne et ne pas se contenter d’échanger des banalités, c’est extrêmement difficile. A dire vrai, rares sont ceux qui m’atteignent vraiment. Ils ne voient que la surface et encore, qu’une partie de celle-ci. Il me faut du temps pour faire confiance, être en confiance et donner ma confiance à quelqu’un. En fait, les personnes avec qui j’ai un lien profond et réel, un lien brut et authentique sont très peu nombreuses. Je dirais que je n’en connais que 2 ou 3 …peut être un peu plus … peut être un peu moins.

Et pourtant, je suis dans une recherche constante de l’Honnêteté. Mais souvent, je me rends compte que les personnes m’entourant ne sont pas assez sincères et honnêtes envers elles-mêmes et envers moi pour que je puisse me donner entièrement. Elles se laissent prendre au jeu des discussions stériles, des disputes aux motifs ridicules, des non-dits empoisonnant les amitiés naissantes, des commérages, et autres bassesses. Pourquoi?

Pourquoi font-elles ça ? Est-ce dans leur nature même ou est-ce parce que c’est un comportement plus facile que celui de rechercher la profondeur, la vérité au fond de chacun ? Se peut-il néanmoins qu’elles partagent ma quête d’authenticité ? Ou peut-être n’ont elles pas un tel niveau d’exigence ?

J’ai soif de conversations franches. De relations vraies. De courage à être soi-même. Je veux de la bonté chez les autres. Je veux pouvoir être moi, je veux pouvoir être gentille, aimable, disponible, sans qu’on ne profite de moi ou qu’on me prenne pour une abrutie que je ne suis pas. Je veux être dans le vrai. Je veux m’affirmer et assumer ma sensibilité. Car, que je le veuille ou non, je vis intensément les choses et beaucoup trop pour arriver à une paix intérieure constante. Pourtant, je prends toujours du recul, je sais très bien que ces discussions, ces personnes superficielles n’ont que peu de valeur. Mais au final, je ne peux m’empêcher de ressentir une profonde injustice, une profonde tristesse, un profonde déception quand celles-ci s’avèrent insipides voire mauvaises.

Je veux m’encrer  au plus profond dans le réel. Je veux transpirer l’authenticité par tous les pores de ma peau. Je veux me nourrir de vérité et rejeter la banalité, la fadeur, le mensonge.

Je veux être moi. Quitte à en souffrir. Puisque de toute façon, même avec les barrières que je m’étais construites, je souffrais quand même. Alors voilà, désormais je suis moi, retour à l’essentiel. Je m’accepte telle que je suis. J’accepte ma sensibilité. Je n’ai pas à avoir honte de ce que je ressens.

Adieu les faux-semblants, peut-être vous reverrai-je chez les autres (certainement même), mais en ce qui me concerne, notre histoire se termine ici.

 

J.N

 

 

 

« Rien n’a de sens, et rien ne va »

Suis-je d’une génération désenchantée ? A vrai dire je ne sais pas, jusqu’il y a peu j’avais tout même beaucoup d’espoir et de « foi » en l’avenir.

C’est étrange car je n’ai jamais beaucoup apprécié les chansons de Mylène Farmer. Non pas que je les déteste mais comme beaucoup de chanson de la variété française, je n’ai jamais été attiré par elles. Puis soudain, il y a quelques jours, au détour d’une playlist choisie presque par hasard, je suis happée par ces paroles « mais rien n’a de sens et rien ne va ».

… La claque.

Comment est-ce que j’ai pu passer à côté de ça  ?

Je prends le temps et je réécoute la musique, attentivement cette fois : « je n’ai trouvé de repos que dans l’indifférence ». Il ne m’en faut pas plus.

C’EST MOI. Ou plutôt, c’est ce que je ressens dernièrement. La morosité ambiante a eu raison de mon enthousiasme il faut croire. Enfin presque.

J’ai toujours eu beaucoup d’espoir, j’ai toujours eu la soif de l’avenir, du « que va-t-il se passer ensuite ». J’imaginais l’avenir radieux, comme si j’étais dans un rêve. Mais depuis quelque temps j’ai la sensation de m’être réveillée. Et si les meilleurs moments de ma vie se déroulaient là, tout de suite ? Et que le pire était à venir ?

Je m’y voyais déjà, une vieille dame, botoxée peut être, seule a priori, mais cela ne me chagrinait même pas. Puis il s’est passé ce qu’il s’est passé dans notre pays, et beaucoup on dit « Pourquoi eux et pas moi ? ». C’est vrai, pourquoi eux, si ce n’est l’injustice de la vie. Cependant après le choc, j’en suis venue à penser que la véritable question qui se cachait derrière la première était peut être « si pas maintenant, quand ? ». Et c’est peut être ce qui expliquerait cette atmosphère maussade. Comme si soudainement nous avions pris conscience de notre mortalité. Prise de conscience que nous nous sommes empressés d’oublier, sans pour autant y parvenir cette fois.

Autrement dit, j’en suis venue à redouter le futur, ou plutôt à me méfier de lui. Cela n’a pas enlevé sa saveur au présent, au contraire. J’ai commencé à me dire que mes proches, les gens que j’aime le plus au monde, ne seraient pas là, pour la majorité, dans 50 ans lorsque je serais une vieille dame (peut-être que moi-même je n’y arriverai pas). Qu’adviendra-t-il de tous ces gens que j’ai aimé ? Auront-ils tous disparus ? Rien que de penser à ça, j’en ai mal aux tripes.

Et même, d’un point de vue plus général, le futur ne me fait pas ou plus rêver. J’ai comme l’impression que le monde est en marche, mais sans nous. Que cette « nouvelle » société qui apparaît, qui se dessine actuellement va nous écraser comme un rouleau compresseur. La technologie prend le pas sur l’humain et je n’aime pas ça. Le profit, le progrès, la rentabilité. Mais pourquoi ? Oui pourquoi nous infliger ça ? Pourquoi vivre sous autant de pression et de stress ? Est-ce parce que s’en est ainsi dans notre société ? Ce serait dont ça notre mode de vie ? La société pourtant n’est que l’ensemble des humains la composant il me semble. Ou alors a-t-elle une existence per se ? Avons-nous créé un monstre, comme toutes ces bulles dans les marchés économiques ? Ou comme le marché économique tout court ?

Je ne sais pas, tout ça me paraît vide de sens.

Suis-je la seule à me sentir inadaptée ? Suis-je la seule à vouloir dire stop, arrêtez avec vos conneries les mecs, la vie ce n’est pas ça ? C’est ironique quand on y pense, on a abolie l’esclavage il y a deux siècles mais en fin de compte, est-ce que nous devenons pas esclaves nous-même de cette société mondialisée à l’excès. J’ai parfois l’impression que nous revenons en arrière, comme si les droits de l’Homme n’avaient plus de sens, qu’ils étaient là pour faire joli mais que face à cette société de marché, de concurrence, de rentabilité en fin de compte ils ne faisaient pas le poids. Comme David contre Goliath. Mais l’issue ici reste incertaine.

En fin de compte, c’est peut être grâce à cette incertitude que je garde tout de même espoir. Peut être que nous nous en sortirons. Peut être que tel un seul Homme la société, pas que française, mais mondiale se relèvera et enverra chier tout ça. C’est utopiste oui. Mais à mon sens, si on ne remet pas l’humain et son bien-être au coeur de notre société, je crains que nous perdrons pour de bon notre force, notre atout, notre identité : notre humanité.

J.N